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ALEHSAM

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Ce blog a pour but de vous présenter le projet de construction de hôpital Ste Anne pour les pauvres à Mananjary à Madagascar et les actions menées par l’association ALEHSAM pour aider à la construction et le financement de cet hôpital.


Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

Publié par Alehsam sur 30 Janvier 2020, 16:52pm

Catégories : #Lettres communes de Jean-Yves LHOMME

Une année vient de se terminer et j’ai à peine eu le temps de m’en rendre compte tant elle fut, comme les autres d’ailleurs, intense en activités, en rencontres et parfois en difficultés sur le site du futur Hôpital Sainte-Anne. Nous sommes donc à l’aube d’une année nouvelle qui, sans nul doute, sera tout aussi pleine, à la fois dans la continuité des précédentes en ce qui concerne le travail qu’il reste à faire et l’évènement qui sera enfin l’ouverture de l’Hôpital et la mise en œuvre de son fonctionnement. 

 

Le 14 janvier a été marqué par notre rencontre dans la capitale avec le ministre de la Santé de Madagascar, le professeur Julio Rakotonirina qui nous a accordé près d’une heure. Avec Mgr José Alfredo Caires de Nobrega, l’évêque du diocèse de Mananjary, nous avons pu présenter le projet de l’hôpital avant de pouvoir « boucler » le dossier de demande d’ouverture dans les prochains mois, après avoir rassemblé les nombreuses pièces nécessaires. Une date a été prise avec notre ministre qui pourrait se situer dans la seconde quinzaine du mois de juillet afin qu’il puisse honorer le diocèse de Mananjary de sa présence pour l’inauguration. L’activité de l’hôpital commencera-t-elle à partir de ce moment ou un peu avant ? Je ne le sais pas encore ! En tout cas, le personnel recruté commencera à travailler au moins un mois avant l’ouverture officielle afin que tout soit mis en place.


            

Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020
Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

Si j’ai déjà commencé le recrutement, il n’est pas encore terminé car il y a des professions paramédicales comme les infirmiers(es) spécialisés(es), infirmier(e) de bloc par exemple, qu’il n’est pas aisé de trouver, sinon sur place, du moins dans la région proche car nous sommes loin de la capitale…

Cela se fait de façon fort différente des procédures que nous connaissons habituellement. Il s’agit plutôt de bouche à oreille ou de personnes qui savent que l’hôpital va bientôt ouvrir et qui cherchent un emploi. Je ne désespère pas d’y arriver avant les dates que nous nous sommes fixées.

Il devient urgent d’ouvrir l’hôpital au plus tôt désormais tant les besoins sanitaires sont immenses et l’hôpital public n’y suffit pas.

 

Dès que l’hôpital sera ouvert, nous n’en aurons pas pour autant terminé avec les constructions puisqu’il restera encore à faire le bâtiment "pôle mère/enfant" (gynéco-obstétrique, maternité, pédiatrie) et celui des coopérants.

En ce qui concerne le "pôle mère/enfant", tous les soins qui en relèvent seront traités au niveau des structures déjà ouvertes. J’espère vivement que la construction du "pôle mère/enfant" ne sera l’affaire que d’une année.

Si l’hôpital aura tout le personnel nécessaire à son bon fonctionnement et si nous ne souhaitons pas dès le début une dotation en personnel excessive, nous n’hésiterons pas à renforcer rapidement les équipes. Je pense que l’activité de l’hôpital nous le dira très vite.


Les coopérants venus de France nous seront nécessaires pour tenir une saine comptabilité et être responsables de tous aspects financiers de l’hôpital. Nous envisageons au moins deux personnes, un couple ou des garçons ou des filles qui sont prêts à donner au moins une année de leur vie. Il va me falloir sans trop tarder prendre contact avec le service des volontaires des Missions Étrangères. S’il s’avérait qu’il soit difficile de trouver des jeunes qui acceptent un service d’une relative longue durée (un an ou mieux encore, deux ans) ou n’auraient pas le profil que nous souhaitons, ce pourrait être, pourquoi pas, un couple de retraités avec le statut de « volontaires » MEP, par exemple.

Il est nécessaire que ces personnes qui seraient pour un temps relativement long soient plus libres sur le site de l’hôpital et n’habitent pas dans la maison du directeur qui est aussi une maison d’accueil mais destinée davantage aux missions médico-chirurgicales de courte durée (15 jours-3 semaines) avec des médecins spécialistes venant de l’extérieur.

Dans les plans originaux de l’hôpital une construction de type « studio » a été prévue. Là aussi, il est nécessaire d’envisager cette construction au plus vite. L’hôpital va bientôt ouvrir, c’est l’affaire de quelques mois…même s’il reste pas mal de choses à faire pour terminer les infrastructures

Il me faudra être un peu au four et au moulin, mais je commence à avoir l’habitude et l’expérience après toutes ces années, d’autant plus que depuis le mois de septembre dernier, j’habite sur le site de l’hôpital dans la maison du directeur et d’accueil, une construction financée par les Missions Étrangères de Paris.

Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020
Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

En attendant, nous sommes sur ce que nous appelons les « finitions » depuis plus de deux ans. Il s’agit de plomberie, de peinture, du carrelage, d’isolation des murs d’une grande partie du plateau technique (blocs), de la couverture des sols en pvc de la partie aseptisée, d’aménagements intérieurs et mobiliers et quantité d’autres choses et de tout ce qui est nécessaire pour que tous les bâtiments soient opérationnels selon leur destination.

C’est une tâche longue, parfois compliquée (il faut chercher et trouver dans la capitale des compétences avec, heureusement, de nombreux amis de France ou de La Réunion qui viennent nous offrir les leurs) qui demeure coûteuse (achat par nous-mêmes des machines pour climatiser, renouveler et mettre en surpression l’air de la moitié du plateau technique soit environ 200 m²) mais, encore une fois, possible grâce à votre fidélité et au fruit de votre générosité.

Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020
Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

 

Les associations que sont l’Alehsam, l’Arehsam, l’Athasam, l’Adrar, ATM, Électriciens sans Frontières, le Rotary Club, PHI Anjou, apportent leurs contributions considérables pour tel ou tel aspect de l’hôpital et sans lesquelles rien n’aurait été possible.

Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

Ces dernières années, nous avons reçu beaucoup de matériel par container, offert et venu de toutes les régions de France par les bons soins de nos amis de l’association ATM du Nord.

Là encore, votre générosité nous a permis de faire face aux frais d’acheminement. Un calcul rapide, avec l’habitude, montre qu’il demeure très intéressant de recevoir des dons en matériel ciblé.

Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020Lettre commune du Père Jean-Yves LHOMME - Janvier 2020

À quelques mois de l’ouverture, je me rends compte que nous n’avons pas encore tout ce qui nous sera nécessaire voire indispensable. De belles opportunités se sont présentées au fil des années… Malgré les restrictions dans les hôpitaux de France, il me semble qu’il y a néanmoins de l’excellent matériel renouvelé pour différentes raisons soit de nouvelles normes européennes (tel cet appareil de stérilisation à chaleur sèche reçu neuf et réformé pour justement cette raison) soit d’appareils plus performants.

Nous avons besoin par exemple de respirateurs à soufflets (seconde génération, je crois) qui n’appartiennent pas à la génération de ceux utilisés aujourd’hui dans les hôpitaux de France où l’électronique présente ne résisterait pas suffisamment dans le temps à la chaleur et à la forte humidité de notre région ainsi qu’à l’air salé de la mer qui n’est pas très loin.

Il est possible d’obtenir des lits hospitaliers…mais électriques ! Là aussi, le climat ne sera pas favorable au moteur. Si nous avons reçu gracieusement du beau mobilier médical d’une entreprise tourangelle, il nous manque quelques lits à pédales hydrauliques, quelques tables de nuit, fauteuils ou table à repas… etc.

J’ose à peine l’écrire mais si des opportunités se présentent à vous, vos amis ou à des connaissances, n’hésitez pas à nous contacter, moi-même ou le docteur Pascal Petitmengin, président de l’Alehsam avec son épouse qui, deux fois par an, sont présents sur le site de l’hôpital pour nous prêter main-forte et connaissent parfaitement l’hôpital et ses besoins.

            

Me voilà au terme de ce que je souhaitais partager avec vous.

Je vais donc terminer en reprenant la réflexion tout à fait juste d’un confrère des Missions Étrangères venu de Paris nous visiter en novembre dernier : « Un confrère, Jean-Yves, construit un hôpital à Mananjary, sur la côte est de Madagascar. J’ai eu l’occasion de visiter l’hôpital qui devrait ouvrir ses portes au début de l’année prochaine, après plus de 10 ans de travaux. Il fallait beaucoup de courage, et aussi sans doute une bonne dose d’inconscience –l’auteur lui-même en convient – pour s’engager dans une entreprise pareille. Cela a pris beaucoup de temps, car il a choisi de construire cet hôpital en s’appuyant sur une main-d’œuvre locale, sans faire appel à une grande entreprise. C’était un projet risqué, car il n'avait absolument pas les compétences pour construire une telle structure. Mais il a su fédérer autour de lui tout un réseau de compétences, en France, à La Réunion (architectes, ingénieurs, techniciens, docteurs, etc.…), qui ont permis de venir à bout de toutes les difficultés. Les uns et les autres se sont relayés à Madagascar pour apporter leurs conseils et leurs compétences, et vérifier au fur et à mesure la viabilité du projet. Je trouve cette collaboration et cette solidarité absolument extraordinaires ».

Merci à ce confrère pour sa venue et ses encouragements ! De fait, quelle charge pour un seul homme qui pourrait se sentir tout aussi seul avec ses ouvriers locaux. Nous n’avons jamais fait le choix d’une entreprise pour la raison que le devis aurait été majoré d’au moins 30% pour un même résultat voire moindre, majoration non justifiée qui m’aurait mise mal à l’aise vis-à-vis de tous ceux qui ne ménagent ni leur générosité ni leur peine pour nous aider. Mais l’amitié et justement la solidarité de vous tous font que nous y parvenons ! Je fus donc inconscient d’avoir répondu aussi rapidement (je m’étais donné 24 heures) à la demande de mon évêque qui voulait me charger de ce projet d’un hôpital pour et d’abord pour les plus pauvres...il y a des années déjà… La profonde humanité que sont la bienveillance, la bonté et la compassion de l’un et de l’autre, je crois, devant les plus souffrants que porte cette terre, fait qu’il aurait été difficile de refuser un tel appel face à des situations souvent terribles et parfois difficilement imaginables. Le missionnaire que je suis ne pouvait pas se soustraire à cette demande même si elle m’a faite un peu (voire beaucoup et sans le dire) peur. Dans le fond, ce sont les pauvres qui souffrent, qui n’ont rien et ne peuvent pas grand-chose qui, sans trop me poser de questions, m’ont permis d’aller jusqu’au bout d’une vocation missionnaire…commencée dans ce pays il y a plus de 33 ans maintenant.

            

Je ne sais pas quand vous recevrez cette lettre confiée à un ami, frère Renaud de l’abbaye de Mondaye en Normandie et qui se charge depuis de nombreuses années de l’expédier à tous et que je remercie vivement pour sa fidélité !

Néanmoins, en ce dimanche 19 janvier d’une nouvelle année, permettez-moi de vous souhaiter une belle et bonne année telle que vous la désirez et autant que faire se peut dans un pays dont nous espérons qu’il retrouve un peu de paix et de sérénité. Je vous redis encore une fois ma profonde gratitude de pouvoir mener à bien et jusqu’au bout, grâce à vous, le projet de l’Hôpital Sainte-Anne. Je n’attendrai sûrement pas la prochaine année pour vous donner des nouvelles lorsqu’il fonctionnera tant nous attendons ce moment ! 

 

Jean-Yves

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