Treize années : voilà le temps qu'il a fallu pour construire l'hôpital Ste Anne. Pour nous Européens, cela peut paraître long. Lorsque j'étais en poste à Marly, j'ai vu l'hôpital de Mercy près de Metz être construit en deux ans seulement. Alors treize ans, imaginez comme cela peut paraître long pour nous Français, habitués à ce que tout aille vite.
Seulement voilà, Madagascar n'est pas la France. Le pays est pauvre et n'est pas doté des infrastructures des pays riches. Tout est plus lent car il faut travailler à la force des bras. Les matériaux ne sont pas livrés par une entreprise mais doivent être fabriqués et transportés par ses propres moyens. Et puis, il fallait travailler au rythme des entrées d'argent. En effet, quand le Père Jean-Yves LHOMME a accepté de réaliser l'hôpital à la demande de son évêque Mgr José Alfredo de Nobrega, il n'avait pas le plus petit sous de côté. Il s'engageait dans l'aventure avec pour seule garantie d'avoir un terrain en friche d'environ 10ha mis à disposition par l'évêché de Mananjary. Et lorsque les travaux ont commencé en septembre 2007, le Père LHOMME était loin d'avoir tout l'argent nécessaire.
Et pourtant, au fil des rencontres, tout s'est mis petit à petit en place. Des associations ont été créées pour trouver de l'argent pour financer les travaux : l'AREHSAM en Réunion, l'ATAHSAM en Touraine, l'ALEHSAM en Lorraine et la toute dernière l'ANAHSAM en Normandie. D'autres associations se sont jointes au projet pour prendre en charge certains domaines : « Electriciens sans frontières » pour la fourniture en l'électricité, « l'ADRAR » pour l'alimentation en eau potable et le traitement des eaux usés, «PHI Anjou» pour l'aménagement de la pharmacie et des fluides des blocs opératoires. Sans oublier le Rotary club Metz Lafayette qui s'est engagé à aménager l'hôpital et l'Aide au Tiers Monde qui s'est chargé de l'envoi du matériel par container durant toutes ces années.
Et voilà qu'au bout de treize ans, l'hôpital Ste Anne est presque terminé. La pandémie du Covid-19 a obligé le Père LHOMME à repousser l'inauguration officielle prévue en juillet 2020. En effet, des équipes de spécialistes venant de la capitale Antananarivo devait descendre sur le site pour terminer l'aménagement des blocs opératoires. Mais les déplacements entre villes étant interdits par le gouvernement malgache, cela n'a pas pu se faire. Mais on n'est plus à quelques mois prêts maintenant.
Dans ce reportage et dans ceux qui suivront, je veux montrer tout ce qui est désormais fini. Nous pourrons ainsi voir que tous les efforts fournis par le père Lhomme et ses ouvriers, par tous les bénévoles qui ont œuvré pour trouver le financement des travaux depuis treize ans et par les nombreux donateurs ne l'ont pas été en vain : le résultat est là.
Abbé Dominique PIRA
Cette série de six photos prises en 2004 (sauf la dernière prise en 2007 au début des travaux et qui montre l'entrée sur le site à cette époque) a pour but de montrer l'état du terrain avant le début des travaux.
Le plan de masse ci-dessus nous montre que les pavillons de l'hôpital Ste Anne se trouvent sur la colline est.
Sur la colline sud-ouest, se trouvent la maison du directeur et le futur logement des coopérants.
Cette image est une photo satellitaire provenant de Google Earth et datant du 31 juillet 2016.
1. Les quatre pavillons administratifs et de consultation
2. Les quatre pavillons d'hospitalisation et les blocs opératoires
3. Emplacement du futur pôle mère-enfant (maternité)
4. Maison du Père directeur
5. Mur portant le Christ crucifié
6. Emplacement de futur logement des coopérants
7. Point de puisement de l'eau potable et son infrastructure
8. Château d'eau et bâtiment des groupes électrogènes
9. Emplacement de la station d'épuration
10. Barrage (non visible car caché par la végétation)
11. Etang qui a été réalisé pour supprimer un marigot
12. Rizières ayant une superficie d'environ 4ha.
Cette photo provient d'un film réalisé par Serge Labadie de l'association ADRAR en novembre 2018 à l'aide d'un drone.
Au premier plan, nous trouvons les pavillons de l'hôpital Ste Anne et en arrière-plan, la maison du directeur.
Tout au fond, nous pouvons voir le fleuve Mananjary qui a donné son nom à la ville située à son embouchure.
Les trois dernières photos, toujours extraites du film de Serge LABADIE, nous montrent l'hôpital Ste Anne sous différents angles.
Dans de prochains articles, nous verrons l'intérieur des pavillons.